Définition et évolution du statut nutritionnel au cours d'une greffe osseuse allogénique (15 malades): Rôle de la nutrition parentérale et de l'apport azoté

Our work concerned 15 patients (9 males, 6 females) with a mean age of 29.5 years, having a hematologic malignant disease and undergoing allogenic bone marrow transplantation.We studied :

1. The metabolic disorders induced by the conditioning regimen (chemotherapy and total body irradiation) pregraft accompanying cytolysis (day −7, −5, −2).

2. The corrective effect of a total parenteral nutrition introduced 2 days before the transplantation and pursued during 30 days post-graft (day −2 to day 30).

3. The interest of a high calorie intake (BEE × 2) and, after randomisation, of a variable nitrogen intake (24% of the total calorie intake for group A 8 patients] and 14% for group B 7 patients]). The patient characteristics of these two groups were closely comparable. Urinary parameters were studied daily (3-methylhistidine, cratinine, nitrogen) and blood parameters weekly (transferrin, pre-albumin, albumin, retinol binding protein).

We observed globally :

-- An excellent result of the nutritional support without significant weight loss;

-- protein catabolism stopped with a recovery of synthesis of RBP after day 7 and pre-albumin from day 7;

-- a decrease in muscle catabolism.

The randomized study showed :

-- a significant difference in nitrogen excretion between group A and group B;

-- earlier and better protein synthesis recovery in group A, particularly with regard to RBP and pre-albumin.

In conclusion, we recommend for the patients undergoing bone marrow transplantation :

-- nutritional support should be introduced before the conditioning regimen;

-- a high calorie intake (BEE × 2) with a nitrogen intake between 14% and 24% of the total calorie intake;

-- cyclic parenteral nutrition should be pursued during the second and third month post-graft.

Résumé

Nous avons étudié chez 15 malades (9 hommes, 6 femmes) d'âge moyen 29,5 ans, présentant une hémopathie maligne et nécessitant une greffe de moelle osseuse allogénique :

1. Les désordres métaboliques induits par la chimiothérapie et l'irradiation corporelle totale en période de prégreffe au cours de la cytolyse (J −7, J −5, J −2).

2. L'effet correcteur d'une nutrition parentérale introduite deux jours avant la greffe et exclusive durant les 30 jours post-greffe (J −2, J + 30).

3. L'intérêt d'un apport calorique élevé (BEE × 2) et, par randomisation, d'un apport azoté variable (24 % de l'apport calorique total pour le groupe A et 14 % pour le groupe B).

Nous avons étudié quotidiennement certains paramètres urinaires (3MeH, créatinine, azote) et les paramètres sanguins (transferrine, préalbumine, albumine, RBP) l'ont été de façon hebdomadaire.Nous avons constaté globalement un excellent résultat du support nutritif sans perte de poids significative, un arrêt du processus catabolique protéique avec reprise de synthèse après J +7 pour la RBP et pour la préalbumine et une réduction du catabolisme musculaire.L'étude randomisée a mis en évidence :

-- une différence statistique dans l'excrétion axotée, plus intense dans le groupe A,

-- une reprise des synthèses protéiques, plus précoce et plus performante dans ce même groupe pour la RBP et la préalbumine.

En conclusion et compte tenu de l'ensemble des éléments, nous préconisons chez ces malades devant subir une greffe de moelle osseuse allogénique :

-- une attitude préventive en ce qui concerne la nutrition à débuter avant le conditionnement,

-- un apport calorique élevé (BEE × 2) et un apport azoté situé entre 14 % et 24 % de l'apport calorique total,

-- une étude prospective quant à l'intérêt de certains acides aminés et d'une nutrition parentérale cyclique poursuivie au 2^e et au 3^e mois post-greffe.

Mots clés: greffe de moelle osseuse; nutrition parentérale totale; apport azotéKey-words: bone marrow transplantation; total parenteral nutrition; nitrogen intake